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Biocontrôle et biostimulants : « Quelquefois ça marche, quelquefois moins bien »

Une dizaine d’intervenants de la distribution, de l’agrofourniture, d’instituts techniques, de l’aval et de la recherche se sont exprimés lors d’une table ronde animée par Valérie Vidril, rédactrice en chef de « Phytoma » (au pupitre). © R. FOURREAUX

Lors d’une journée technique organisée le 17 septembre à Paris par le pôle IAR et Rittmo Agroenvironnement au sujet des nouvelles solutions de biocontrôle et de biostimulation, une table ronde s’est fait l’écho des difficultés rencontrées dans l’utilisation de ces produits.

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Si les distributeurs laissent aujourd’hui une large place dans leurs expé aux produits de biocontrôle et de biostimulation, le déploiement de ces derniers peine encore, les producteurs s’interrogeant toujours sur leur réel intérêt.

« Des effets partiels »

Céline Denis, chef de projet développement méthodes alternatives en maraîchage chez Terrena, donne une première explication : « On n’a pas toujours une efficacité stable dans le temps, quelquefois ça marche, quelquefois moins bien, et on ne comprend pas toujours pourquoi, donc c’est embêtant. On aurait besoin d’outils pour mieux positionner ces produits. »

Elle fait également état de souci de mélange dans le pulvérisateur, d’incompatibilité avec les autres produits dans l’itinéraire technique, et aussi « des cahiers des charges de clients qui interdisent l’utilisation de bacillus » pour des raisons sanitaires.

« Biocontrôle comme biostimulants, on a très souvent des effets partiels, abonde Régis Berthelot (Arvalis/RMT Elicitra). L’intégration de ces produits dans les itinéraires techniques et dans les systèmes de cultures est encore très peu travaillée. »

« Développer des outils d’évaluation »

Les fabricants sont bien entendu plus optimistes. « Le biocontrôle, il y a du concret et ça marche », atteste Christophe Hennequin, chez De Sangosse. Même son de cloche du côté des biostimulants chez Biovitis. « On a de très bons retours de terrain, ça fonctionne très bien », assure Jonathan Gerbore, directeur R&D. Même s’il reconnaît que « c’est compliqué au champ d’utiliser ces produits » et qu’il paraît nécessaire de « développer des outils d’évaluation terrain ».

« On est beaucoup plus intransigeant vis-à-vis de ces produits-là car il y a une image et une expérience imprimées dans le marché », regrette Ronan Kempf, directeur marketing d’Agrauxine. Et de proposer une solution : « Il faut commencer là où les utilisateurs ont envie de changer et là où il y a une demande de l’aval. » Océane Chat-Morteau, chez Carrefour, a d’ailleurs assuré « valoriser les producteurs qui utilisent ce type de produits ».

Une logique d’assurance

« S’il n’y a pas de rigueur dans la méthodologie d’application, l’échec est assuré, et après ce sont les rumeurs qui font le reste », poursuit Thierry Roger, responsable du pôle végétal chez Biodevas Laboratoires. Alors que ces produits « ont tout à fait leur place dans le cadre du changement climatique ».

Lui insiste sur la nécessité de les voir comme un outil d’amélioration de la production. « Avec les biostimulants, on est dans une logique d’anticipation, de prévention, d’engager une dépense comme pour les assurances. »

Renaud Fourreaux

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